Et puis non, tiens, j’vais m’la jouer Lavoisier et affirmer que « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Et le pire, c’est que ça se vérifie ! En l’occurrence, c’est toute l’énergie que je mettais à phosphorer pour créer mes articles qui a migré dans un nouveau réservoir, ô combien chronophage : la vie en famille !
Samantha et Hugo sont revenus à la maison depuis vendredi. C’est toute une organisation pour ne pas être à côté de la plaque le matin ou le soir. Lorsque la machine est bien huilée et parfaitement réglée, tout roule. Mais le moindre grain de sable dans les rouages peut tout faire capoter. Que ce soit le linge, les provisions, les devoirs, les repas… tout est imbriqué et seule une organisation béton permet de rester cool et de se dégager un peu de temps pour les loisirs.
Prenons les courses et les repas : j’en avais déjà parlé ici, prendre 15 minutes en fin de semaine pour composer les menus de la semaine suivante fait doublement gagner du temps : 1/ on fait les courses pour la semaine. 2/on ne se pose pas la question fatale « qu’est-ce que je prépare à manger » tous les soirs.
Et cette magnifique transition m'amène tout droit à vous raconter notre soirée...
Mé-Mo-Rable !
Dès le retour du boulot, petite séance "soutien scolaire" avec Hugo. Très vite, on enchaîne avec la sympathique visite de Me XX de l'AEMO. Visite qui, je précise, n'a pas de caractère amical ou sympathique. Blabla, blabla, blabla. Petits pics et minis fions fusent dans le salon, on fait dans l'élégance, la finesse et la dentelle. C'est la grande semaine du blanc, on en profite !
18h45, elle décide de partir... OUF !
Vite, on allume la cheminée. Mine de rien, ça caille sévère !
Petit coup d'œil au menu pour constater que j'avais tout juste le temps de me mettre aux fourneaux. Ce soir, c'est bœuf aux carottes ! il faut que ça mijote une bonne heure pour être tendre. ... Une délicieuse odeur d'oignons, de viande, de laurier envahit la cuisine... hum, cette maison revit ! je vous fais grâce des détails culinaires liés à la préparation de ce plat familial qui nous permettra d'avoir à manger tous les trois pour demain à midi. En effet, le mercredi, y'a pas cantine ! Sam et Hugo rentrent manger comme des grands à la maison. Il faut donc prévoir un repas qui se réchauffe facilement.
20h15 : "A table les enfants !"
(hugo) Dis maman, c'est quoi ?
(maman) Du bœuf aux carottes.
(hugo) Hum, ça sent bon !
(maman) Donnes moi ton assiette Eliott. (oui, j'ai oublié de vous dire, Eliott est là ce soir)
(Samantha) c'est quoi ces machins blancs qui flottent ?
(maman) ben... la sauce était un peu trop liquide. J'ai mis de la farine, mais y'a eu comment dire ??? une boulette ! enfin, des boulettes de farine ! t'inquiète, c'est pas méchant, ça mord pas.
(maman) Du bœuf aux carottes.
(hugo) Hum, ça sent bon !
(maman) Donnes moi ton assiette Eliott. (oui, j'ai oublié de vous dire, Eliott est là ce soir)
(Samantha) c'est quoi ces machins blancs qui flottent ?
(maman) ben... la sauce était un peu trop liquide. J'ai mis de la farine, mais y'a eu comment dire ??? une boulette ! enfin, des boulettes de farine ! t'inquiète, c'est pas méchant, ça mord pas.
Tout en servant mes chers bambins, mon sourire s'estompe à mesure que les morceaux de viande rebondissent dans les assiettes... en général, c'est mauvais signe... mon inquiétude devient sérieuse au moment où j'entreprends de couper la viande d'Eliott... une tronçonneuse serait la bienvenue !
Je préviens alors l'assistance qu'il n'y a pas de danger dans les assiettes mais qu'il va falloir aiguiser ses crocs pour venir à bout des quelques morceaux de... bœuf ! musclé le bœuf !
Un peu d'humour devrait détendre l'atmosphère... je lance alors :
"ce soir, c'est moellons de boeuf aux carottes !"
Pour éviter les histoires, je décide prudemment de retirer les morceaux de l'assiette d'Eliott qui n'a pas encore une machoire d'acier.
Le silence régnait. Et là, c'était encore plus mauvais signe qu'une viande qui rebondit.
Lorsque je m'assois à mon tour pour couper ma viande... je sens poindre la colère !
(maman) Et dire que j'ai payé si cher et c'est dur comme du chien !
(samantha, toujours diplomate) mais non maman, c'est pas si terrible que ça, ça se mange.
(samantha, toujours diplomate) mais non maman, c'est pas si terrible que ça, ça se mange.
Elle avait du mal à articuler, sur le coup, j'ai cru qu'elle avait la machoire scellée.
(hugo) Aïe, mes bagues !
(maman) je peux te la mouliner si tu veux Hugo. (vous comprenez, je voudrais pas saccager le travail de l'orthodontiste)
(hugo) ben... t'es sérieuse ? ouais, j'veux bien !
(maman qui mouline la viande) Et toi Sam, je te la mouline aussi ?
(sam, qui n'en finit plus d'être diplomate) non non, ça va aller. Son sourire est figé. On aurait dit qu'elle avait mangé du ciment.
(maman) je peux te la mouliner si tu veux Hugo. (vous comprenez, je voudrais pas saccager le travail de l'orthodontiste)
(hugo) ben... t'es sérieuse ? ouais, j'veux bien !
(maman qui mouline la viande) Et toi Sam, je te la mouline aussi ?
(sam, qui n'en finit plus d'être diplomate) non non, ça va aller. Son sourire est figé. On aurait dit qu'elle avait mangé du ciment.
Hugo est soulagé. Sa viande hachée a, d'après lui, un délicieux goût de pâté ! (c'est toujours ça). Sam, voyant que je m'apprête à mouliner mes morceaux, se décide à laisser de côté sa courtoisie et accepte de suivre avec nous cette sage décision. Oui, faut vous dire que tout à l'heure, dès le premier croc, je me suis déchiré la gencive. Musclé ET hargneux le bœuf ! même la lame de la moulinette faisait la gueule.
Finalement, nous avons dégusté un succulent hachi de moellons aux carottes avec boulettes de farine en surface.
Vous voulez ma recette peut-être ??? non, bien vrai ??? parce que sinon, y'a pas de problème, je vous la donne. Le plus dur, c'est de trouver un boucher qui vende du moellon de bœuf, et le plus délicat, c'est de faire flotter les boulettes de farine. Le reste, c'est un jeu d'enfant.
Conclusion, je confirme : Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Même le moellon de bœuf !
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