mercredi 5 décembre 2007

Les mystères du baiser

Tout le monde sait comment faire pour s'embrasser. Mais quelle est l'idée qui nous a poussés à mettre une bouche contre l'autre et à décrire des figures avec la langue, et pourquoi est-ce si agréable ?
Le temps des chevaliers est révolu, les thés dansants ont tourné aux raves, les lettres d'amour parfumées ont laissé la place aux e-mails érotiques, pourtant le baiser a survécu. Sans doute parce que nous sommes devenus plus sophistiqués dans notre façon d'aimer.
Dans le sexe tantrique, nouvelle vague empruntée à l'Orient, le baiser a une importance capitale, puisqu'il permet de réveiller la demi-douzaine de chakras.
Au cours d'un vrai baiser, pas moins de trente muscles faciaux sont au travail. La précision du mouvement de nos lèvres est incroyable, comparé à celui d'un bras ou d'une jambe. Mais si ce sont les muscles des lèvres qui sont essentiellement à l'œuvre au cours d'un baiser, c'est la masse des terminaisons nerveuses qui s'y trouvent qui nous pousse à en redemander. La partie de notre cerveau en charge de notre bouche est beaucoup plus vaste que celle réservée aux organes génitaux. Les lèvres, la bouche et la langue sont les parties les plus extraordinairement sensibles de notre corps. Sur nos douze nerfs crâniens qui affectent les fonctions du cerveau, cinq sont touchés par le baiser.
Voilà pour la description clinique. Désolée, mais il fallait en passer par là, c'est une étape obligatoire !
Toutefois, la question reste entière : comment un baiser passionné peut-il exactement nous bouleverser ?
"c'est de la lave qui coulera dans vos veines, votre respiration se fera courte, vous gémirez sous l'effet de la passion, vous sentirez vos jambes se dérober tant le sang bouillonnera dans vos veines et vous serez, dès lors, incapable de réfléchir davantage." Extrait d'un manuel d'instruction aux jeunes amants de 1936, pas si éloigné de la vérité biologique.
Si les partenaires sont des adultes consentants et si la chimie entre eux est bonne, les effets du baiser ne sont pas sans rappeler une montée d'amphétamines. La dopamine se précipite dans le cerveau, le niveau de testostérone monte en flèche (chez les deux sexes), et nos hormones d'adrénaline et de noradrénaline font monter la pression sanguine, ce qui provoque une brusque augmentation de notre rythme cardiaque, élevant ainsi notre capacité d'oxygène. Cet afflux de sang peut se voir dans l'entrelacs délicat des veines autour des lèvres, et, je ne vais pas vous la refaire, on en a déjà parlé, des lèvres gonflées sont toujours un signe érotique fort (d'où la mode du rouge à lèvres très rouge).
Au cours d'un baiser particulièrement passionné, une hormone, l'oxytocine, peut aussi apparaître. Cette hormone "magique" qui, selon les scientifiques, nous encouragerait dans la voie de la monogamie. (Elle ne fait pas que ça cette hormone, mais ce n'est pas le sujet !). Ceci permettrait peut-être d'élucider le mystère du baiser des prostituées. Tout le monde se souvient de "Pretty Woman"... Julia Roberts a pour règle de ne jamais embrasser un client sur la bouche, et le moment où elle commence à embrasser Richard Gere est bien le signal qu'elle est en train de tomber amoureuse. Alors les call-girls s'interdiraient-elles cette oxytocine qui encourage à la monogamie ???
Le Kama-sutra et les textes latins témoignent chacun à leur manière que le baiser remonte aux temps les plus anciens. Et le fait que les chimpanzés s'embrassent –les bonobos, plus connus sous le nom de chimpanzés nains, vont jusqu'à mettre la langue- suggère que le baiser a précédé l'homme.
Mais revenons ici et de nos jours. Avez vous remarqué que les bébés semblent être nés pour embrasser. Pour examiner un objet, le bébé utilise sa bouche. Les enfants sont beaucoup plus à même d'embrasser spontanément, instinctivement, sans jamais penser aux conséquences. Pour beaucoup d'enfants, la cour de récréation est l'école de l'amour, le lieu où les bases de l'activité amoureuse sont jetées. La chasse aux baisers reste l'un de leurs jeux préférés et ils lui ont trouvé toutes sortes de variations.
Mais ce genre de découverte de l'autre par la bouche n'est pas toujours appréciée dans le monde des adultes. Aussi, dans certaines parties du monde telles que la Papouasie ou la Nouvelle-Guinée, le baiser, même sans la langue, est proscrit. Et il est loin d'être encouragé dans les sociétés puritaines : histoire de muqueuses, d'hygiène, de virus, de méningite, d'herpès, et vous prendrez bien un peu de sida avec ça ! Alors là, j'ai franchement envie de répondre que si le baiser était mauvais pour la santé, alors toutes les espèces qui l'on pratiqué auraient dû disparaître. En cherchant bien, on peut même lire que l'essentiel des bactéries de notre bouche sont soit inoffensives, soit très bénéfiques, et il est peut-être primordial pour la survie de l'espèce humaine que nous les échangions.
Toutes considérations qui n'empêchent pas les mormons de désapprouver le baiser avant le mariage... car "le baiser est devenu l'expression lubrique du désir au lieu de l'affection, l'honneur et l'admiration... le baiser a perdu toute sa signification quand il est distribué comme des bretzels."
Reste un vrai problème : le baiser de société, la bise si vous préférez, celui qu'on échange entre amis. Quand et qui devons nous embrasser sur la joue ? Saviez-vous que 60% des gens répugnent à l'idée d'embrasser quelqu'un qu'ils ne connaissent pas, préférant dans ce cas la poignée de main. La pratique du baiser peut être source de gêne ou d'embarras et mériterait d'être réexaminée. Un chroniqueur du Times écrivait récemment "qu'il est impensable d'embrasser quelqu'un qu'on rencontre pour la première fois : une poignée de main ou un signe de tête est mille fois préférable. Pour autant, ce baiser de société ne devrait être pratiqué que sur la joue, un seul pour les générations plus âgées, deux éventuellement pour les plus jeunes, mais en aucun cas trois." Morte de rire en pensant à ce smack-smack idiot adopté par le monde de la mode et des attachés de presse... ils devraient étudier leurs manuels des bonnes pratiques et du savoir vivre.
Ce que j'en pense ? Et bien au terme de 39 cycles solaires de 365,2422 jours, qui m'ont permis d'accéder au seul privilège de l'âge que je connaisse, baptisé "Expérience", je considère que faire une bise est en effet une marque d'affection qui, par le fait, ne peut ni ne doit s'adresser à tout le monde. Je me vois mal embrasser le banquier, le boucher ou la caissière de Carrouf histoire de leur dire bonjour. De la même façon, je n'apprécie pas du tout qu'un inconnu me bise pour me saluer. J'ai aussitôt l'impression qu'il entre sans frapper dans mon intimité. D'accord, on n'est pas des sauvages, mais y'a 30 secondes, on ne se connaissait pas !!! Au delà de l'intimité, je crois qu'il y a aussi une notion de respect à considérer. Si demain matin en arrivant à l'aéroport, je tape la bise au directeur, j'ai comme le sentiment qu'il ne va pas apprécier. On en revient donc à cette notion d'amitié.
Pour finir, car je ne l'ai pas oublié, l'histoire de l'oxytocine qui nous encouragerait à la monogamie... ça ne doit pas marcher chez tout le monde !!! je connais même un homme qui n'en n'a jamais produit la moindre larme. La preuve en image ??? à l'époque de ces baisers fougueux et passionnés, (où l'on peut constater d'ailleurs le nombre de muscles faciaux au travail !!!), ce charmant gentleman courrait rejoindre ses belles en cuisses dès qu'il quittait la maison !!! Et moi, je restais plantée là, chargée à bloc d'oxytocine !!!

1 commentaire:

Véro a dit…

Bonjour Diane Eve!!!

Merci pour ton si gentil com sur mon blog, il m'a beaucoup émue... Tu sais, je suis désolée d'avoir un peu "planté" l'ambiance avec ce fait divers, mais j'avais besoin d'en parler, j'étais vraiment mal... Tu veux que je te dise? J'ai passé un bon moment hier sur ton blog que je découvrais... il m'a remonté le moral, changé les idées, merci!!!!
Tu as une sacrée joie de vivre, malgré les épreuves que tu as traversé... un bel exemple de force et d'amour de la vie... tes enfants sont très mignons...
J'espère que tout va s'arranger pour toi, tu le mérites...
Tes recettes de cuisine sont trop appétissantes, j'avais faim en te lisant hier, boudiou!!!!
Je suis contente de t'avoir trouvée, merci ma couvée!!!
Gros bisous! A bientôt!
Véro