lundi 3 décembre 2007

"Se remettre sur le marché" après une rupture #1

Autant les premiers mois de cette histoire d'amour, tout le monde faisait écho devant mon sourire béat : "c'est une nouvelle vie qui s'offre à toi", autant au sortir de cette rupture, je suis la seule à me dire : "c'est une nouvelle vie...". Et je paierais cher pour en apercevoir les rushes dans le marc du café que je bois tous les matins.
Qu'est-ce qui m'attend maintenant ?
Le doute, tout simplement. Et c'est signe d'excellente santé mentale quand on vient de rompre. Pourtant, si j'en crois les optimistes qui vendent du bonheur à longueur de colonnes et d'ondes hertziennes, tout commencerait pour une femme quand elle peut dire : "je suis libre." Mais libre de quoi ? "De se teindre en rousse ? De glisser dans son sac un kleenex et deux Durex avant de sortir ? De fouler les pavés du Vieux Lyon au petit matin ?" Stop ! Même Lelouch n'oserait pas.
Ce dont je suis certaine, c'est que j'ai beau napper mon passé d'un peu de flou ("il avait des bons côtés quand même"), et d'un bon coup de bluff ("s'il a hésité si longtemps c'est qu'il m'aimait"), je panse des blessures à vif. Et je ne suis pas prête à repartir avec un autre. Même si je vis entourée de bonnes âmes qui me souhaitent "le Bon", pour cette fois. C'est vrai quoi, après une rupture, on tangue en permanence sur la corde raide d'un équilibre névrotique, et il faudrait du jour au lendemain qu'on ait retrouvé dignité et aplomb, c'est impossible ! D'ailleurs, il est constaté que 75% des séparations émanent des femmes, or, trois ans après, 60% des hommes revivent en couple contre 45% des femmes seulement.
Eux, se plaignent qu'au moment du clash, on ne leur laisse pas le choix, pour eux, on agit dans l'urgence : mise au point, séparation. Mais après, c'est nous qui prenons le temps de la réflexion. Pas eux.
Car pour séduire à nouveau, il ne suffit pas de s'acheter une robe rouge et de croiser les jambes en terrasse. Il faut d'abord recommencer à se plaire.
Psychologiquement, une rupture laisse sur les genoux, fatiguée au point de penser qu'on n'aura plus jamais la force de rencontrer un autre homme. Il y a des étapes par lesquelles on est obligée de passer avant de pouvoir jeter des œillades ébahies vers un ami. Eluder ces étapes, c'est piétiner le processus normal de revalorisation de soi qui permet un jour de croiser un homme et de garder la tête froide, même si ça fait six mois que personne n'a sonné à la porte. Processus indispensable aussi pour rester décontractée lorsqu'un être séduisant nous invite au restau et ne pas se croire obligée de s'allonger pour le remercier.
Se remettre trop vite d'une rupture, c'est prendre le risque de repartir sur de mauvaises bases.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Quelle belle analyse. Tu as déjà une réflexion très censée... Tu devrais pouvoir attirer les regards très bientôt. Je suis bluffée par ta maîtrise de soi.

Diane Eve a dit…

Merci pour ce commentaire. dommage qu'il soit signé ANONYME je ne sais pas à qui répondre