vendredi 30 janvier 2009

Réveil prématuré...

Morphée s'en est allé bercer quelqu'un d'autre et je suis là, les yeux grands ouverts à 4h du mat'.
Je ne suis pas triste, je ne suis pas morose, il n'y a seulement plus assez de sommeil pour moi dans mon oreiller !

Alors que dire, que faire,
que dire, que dalle,
avant que la gamberge s'installe,
fatale et brutale...

Je me lève sans un bruit, la maison est silencieuse et endormie. J'enveloppe mon corps encore chaud d'un peignoir tout doux, j'enfile mes chaussons et avant de descendre, je passe dans la chambre des enfants. Je vérifie si tout va bien, s'ils n'ont pas froid, s'ils dorment profondément.
J'aime regarder mes enfants dormir. C'est un instant volé à la plénitude. Chaque soir avant de me coucher, chaque matin avant qu'ils ne se réveillent, je passe les voir. Une véritable inspection, c'est plus fort que moi, je ne peux pas lutter.

Je recouvre doucement Eliott, je ramène doudou près de lui et je m'assois au bord du lit. Son souffle est régulier, son visage détendu.
J'ai toujours été fascinée en regardant dormir mes enfants. Il m'est même arrivé de les prendre en photo.
Quelle maman, quel papa n'a pas goûté au plaisir de regarder dormir son enfant ?
Un enfant a une façon de dormir si particulière, il semble plongé dans un autre monde, et parfois, j'ai presque l'impression de pouvoir lire ses rêves sur son visage. Une sorte d'adoration qui rend gaga, un instant où je le vois sans qu'il me voie. On dirait qu'il se sent à l'abri de tout dans sa docilité nocturne. C'est magnifique, et c'est contagieux... pendant ces instants suspendus, j'éprouve le plaisir le plus absolu et le plus simple : celui de l'innocence à l'arrêt.

Je descend au salon. La cheminée est éteinte et ça meule !!! Oui, je sais, ce n'est pas bien poétique comme expression, mais ça reflète beaucoup plus la réalité qu'un joli "il fait un peu frais".
Courage prend moi, et emmène moi chercher du bois pour refaire une flambée... D'ailleurs, tant qu'à faire, tu veux pas y aller pour moi ??? nan ? bon ok...
Oh Nom de Zeus ! Dehors, il gèle à pierre fendre... J'ai l'impression de figer sur place. Un peu comme si je venais de me faire cryogéniser... En deux tiers de seconde mes pieds et mes mains se sont transformés en 4 misérables moignons et je n'ai même pas le courage de greloter de peur de me briser comme du verre... Naaan, je n'exagère pas ! Quoi ? "c'est combien à peu près "pierre fendre" comme température ?" Je ne sais pas, mais là, c'est une tuerie. Tout est blanc, le gel à tout recouvert, et même les bûches sont collées entre elles. Mais pourquoi n'ai-je pas pensé à rentrer quelques morceaux de plus hier soir ??? Grrr, suis pas fute-fute comme nana !
Tout vite, j'allume le feu à l'aide de pommes de pin récupérées à Sainte Marie. C'est idéal et ça sent bon.

Le temps de me réchauffer un peu et je vais me faire un thé. Huummm, un bon thé au Jasmin. C'est divin le thé au Jasmin. Le parfum envoutant de cette petite fleur blanche est un délice des sens. Pas étonnant qu'elle soit depuis des siècles en orient le symbole de l'amour et de la tentation féminine.
Le bois commence à crépiter, la douce chaleur me décongèle et perdue dans mes pensées, j'écoute le silence... c'est reposant.
Manouche est là, sur le canapé, confortablement installée près de mon coussin fétiche. En la regardant, je pense à lui, que j'ai souvent surnomé Chat-Ours. Association d'idées ? non, confirmation d'idée ;-)

Elle est là, immobile, ses grands yeux ouverts, regardant je ne sais où, pensive... et je me dis que vivre avec un chat, c'est magique, c'est fabuleux, c'est apprendre le bonheur d'être libre : voleur de poubelles, éventreur de canapés, assassin de moineaux, un chat ne s'interdit rien et se moque du risque de la disgrâce. C'est aussi savoir qui l'on est, et ne pas l'oublier : même un peu gras, l'intérieur de l'oreille marqué d'un tatouage inesthétique qui le prive d'une partie de son mystère, squatteur de fauteuils, gourmand et paresseux, un chat reste un chat, une petite âme indomptable. C'est une leçon de vie. Un chat c'est aussi une bouillotte, un axiolytique, un pitre élégant, un bonheur pour l'oeil et pour la main. Un chat a plus d'imagination que le plus doué des écrivains. Ce qu'il regarde, on ne le verra jamais, et c'est le plaisir ultime de sa présence : entrer dans ce monde dont on ne saura jamais rien, si ce n'est qu'il existe, là, dans cette petite tête ronde et ces yeux lunaires.
Et puis le chat, c'est lui qui vous adopte...
Manouche, elle est arrivée de nulle part, un après midi du mois d'août 2003, à un moment où ça allait mal, très mal, j'étais seule, trop seule. Je ne m'y attendais pas, je n'avais rien demandé. Agréablement surprise, je restais tout de même prudente, je faisais attention à ne pas m'attacher. Ne pas l'adopter trop vite, si elle n'était qu'un mirage, qu'un passage éclair. Au fil des jours, elle s'est imposée, discrète mais efficace. Elle m'a apporté cette chaleur, ce reconfort, cette douceur, ce calme, cette sérénité, cette présence discrète mais sur laquelle on peut se reposer quand y'a tout qui fout le camp. C'est elle qui décide des caresses et des câlins. C'est elle qui les réclame ou pas... Elle vit sa vie comme si je n'existais pas. Profiteuse, égoïste, ingrate ??? oh que non, rien de tout ça. Seulement Chat ! Elle est impressionnante...

Chat-Ours a débarqué fin novembre 2007... je ne m'y attendais pas, je ne l'ai pas vu arriver...

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