mardi 17 février 2009

Chacun voit midi à quatorze heures !

JE LE VEUX,
JE LE VEUX,
JE LE VEUX...
ET JE L'AURAI !


Dans le business comme dans les love affairs, il est bien rare que tout roule comme on veut. Et j’en connais tout plein qui, avec leur tendance fataliste, baissent les bras et pointent aux abonnées frustrées…
Et ben non ! ça suffit la dégonfle. Y’a toujours moyen d’obtenir ce que l’on veut… ou presque ! Vous pouvez me croire… dans le genre je sais ce que je veux et je l’aurais, j’en connais un rayon… que dis-je : un diamètre !
Alors pour celles (ou ceux ?) qui ont envie de se secouer les plumes j’ai mis au clair quelques petites méthodes assez efficaces… on est bien d’accord, il s’agit là d’exemples, pur fruit (pub !) de l’abondante fertilité du jardin exotique de mon imagination ;-)
LA METHODE GUERRE DES NERFS
Action :
J’ai tout pour être heureuse, tout serait parfait dans le meilleur des mondes, sauf que je n’ai pas les moyens de me payer cette divine bague Cartier sur laquelle je louche comme une malade depuis des mois, alors qu’Albert… il les a les moyens lui… hein, ce cher Albert… No problemo. Faut y aller à l’usure.
Réaction :
Commencer, sous des prétextes fallacieux, par le faire passer régulièrement devant la boutique et, à chaque fois, freiner des quatre fers devant l’objet de ma convoitise en poussant des « han » et des « oh » d’envie, l’œil humide et la voix chevrotante. Une fois sur deux, entrer pour essayer la bague, lui faire voir comme elle me va bien, marquer une hésitation puis repartir piteusement. Garder le silence une bonne demi-heure, genre au bord du suicide, avant de pester sur le thème : « évidemment, je suis exploitée. Je ne gagne pas assez de fric pour me payer ce que je veux. Ma vie n’est que frustration, et gnignigni et gnagnagna… » Entre deux refrains, annoncer que j’ai perdu ma bague. L’autre, la moche, la vieille, et que, par voie de conséquence, je n’en ai plus. De bague. Souligner discrètement l’approche de mon anniv ou de Nowel ou de la St Val ou que sais-je y’en a toute l’année des occaz pour se faire offrir un cadeau ! Tous les matins, râler parce que je n’ai pas de bijoux. Inviter Steph à dîner pour qu’elle raconte en détail comment Phil, son copain à elle, lui en a offert une, de bague, et combien ça l’a bouleversée de plaisir. Comme je ne lésine pas, le réveiller régulièrement en hurlant la nuit, et expliquer à Albert, hagard, que je viens de rêver qu’on me volait ma bague, enfin LA bague. Si après un bourrage de crâne d’un mois ou deux, Albert ne m’a pas fait mon petit cadeau, le laisser tomber ! Ce mec est borné.
LA METHODE SURENCHERE
Action :
Mon boulot m’enthousiasme mais j’en ai ras les écoutilles de cette planche à tréteaux pourrie-bancale qui date de Jérusalem (Mathusalem ? c’est pas assez !) et qui me sert de bureau. Surtout depuis que j’ai repéré dans un catalogue, un sublime truc hyper-design qui coûte la peau duc mais derrière lequel je me verrai très bien mener mes petites affaires.
Réaction :
Entrer en fanfare dans le bureau du boss, la mèche en bataille et l’œil furibond. Attaquer d’abord sur les impôts, mon loyer, le coût du pot de Nutella, bref, l’inflation en générâââââle, et demander direct une augmentation de 500 euros ! Estomaqué, le chef partira illico dans une diabolique tirade sur la récession qui durera une plombe mais pourra se résumer en deux mots : niet popov pour l’augmentation. Pas démontée, expliquer alors qu’il me faut ab-so-lu-ment un gsm et un pocket pc pour être sur la brèche en permanence. Toujours empêtré dans ses explications et de plus en plus tassé dans son fauteuil à roulettes, Big Chief rétorquera que s’il m’accorde ce privilège, il faudra qu’il fasse la même chose pour les autres, et patin-couffin, que c’est pas une vie. (ça fait déjà 2 fois qu’il me refuse mesquinement deux trucs vitaux). Là, prendre un air dépité, au bord des larmes, genre petite fille à qui on ne va tout de même pas refuser un bonbon à la menthe, et lui demander si au moins il m’accorderait, question de me prouver qu’il estime mon boulot, de me changer ce bureau tout merdique ? ça va lui paraître bien peu de chose au bonhomme. D’un sourire paternaliste (et soulagé), il me gratifiera de ce don, ne se doutant pas que le bijou que je compte me faire livrer dans les vingt-quatre heures va lui ruiner ses bénéfices d’une année !!!
LA METHODE BLUFF
Action :
Je veux absolument dîner aux chandelles et déguster ce confit de canard pommes sarladaises dont il a le secret mais, c’est évident, vu l’émeute qu’il y a devant la porte, « Chez Robert » affiche complet.
Réaction :
Pas effrayée par le carnage, fendre la foule d’un air qui ne souffre aucune réflexion et se planter bien droit devant le serveur-chef. « J’ai réservé au nom de Gonfler, G.O.N.F.L.E.R., trois personnes. » Interloqué, rapport au fait que c’est archicomble, le garçon va parcourir tois ou quatre fois la liste des élus. « Je suis désolé, mais je ne vois pas. » Se pencher alors sur le cahier, légèrement excédée, genre laisse-moi voir, le bigleux » et faire semblant de chercher mon nom. « Je ne comprends pas, j’ai appelé à 19h et on m’a dit qu’il n’y avait pas de problème ». La je suis contrariée comme c’est pas permis. C’est bien la peine de réserver si le zombie qui répond est pas cap de noter la convers’ ! Pas de soucis. Mi-perplexe, mi-navré, le garçon va m’inscrire en priorité absolue sur la liste d’attente et la première table qui se libérera sera pour moi. Je vais poireauter peut-être 15 min mais je grillerais quand même 15 personnes ! bon rapport qualité prix.
LA METHODE ULTIMATUM

Action :
Je veux vivre avec lui de toute mon âme, mais Môssieur ne semble pas disposé à me laisser débarquer chez lui avec mes cartons, ma collection de plantes carnivores et mon araignée fétiche.
Réaction :
Après avoir tenté la douceur (mon doudou, on va se faire un vrai nid d’amour), la discussion adulte (je te pèse le pour et le contre, je divise par deux et je retiens huit), je passe au forcing, bref, à l’ultimatum. J’explique sans faiblir, devant sa mine contrariée, que cette situation bancale me devient impossible, qu’il est grand temps que notre relation évolue et que soit il dit oui, colle mon nom sur la boîte aux lettres et me fait de la place dans les placards, soit je le quitte sur-le-champ et sans préavis. Si d’aventure, le gentleman restait campé sur ses positions, surtout, tenir ses promesses et sortir de sa vie immédiatement. Sinon, je ne serais plus jamais crédible à ses yeux et mes menaces le feront doucement ricaner. En prime, c’est en découvrant ma détermination qu’il risque de craquer le blaireau. A moins, bien sûr, qu’il n’ai cédé (le faiblard) dès que je lui ai mis le marché en mains…
LA METHODE Y A-T-IL UN PSYCHIATRE DANS LA SALLE ?

Action / Réaction :
Vous pouvez aussi, mais là, c’est à vos risques et périls, je ne garanti rien, c’est SGDG (sans gigoter du genou), carrément jouer la dingue, la fêlée qui entre en transes dès qu’on lui oppose un refus. Le truc congénital, quoi. Genre : « Quand on me dit « non », je sors ma carabine à canon scié et je tire dans le tas. » Pour obtenir qu’on vous envoie en déplacement à Rome, plutôt que cette super-pouf de Sylvie Truc De La Muche… alors là, ne pas hésiter à faire un cirque qui ferait passer Sarah Bernhardt pour une minimaliste. Se jeter tête baissée aux genoux du chef, l’attraper par le Loden et se laisser trainer jusqu’à l’ascenceur, faire la roue dans son burlingue, se scotcher à son pare-brise, le persécuter jusqu’à la cantine en braillant bien fort dans ses oreilles que, vouais, c’est dans votre karma de partir là-bas révolutionner le business romain. Les yeux allumés, le carré à l’horizontal, la truffe humide, l’hypnotiser derrière vos lentilles de couleur en le tenant fermement par la cravate, les talons de vos escarpins plantés dans ses Weston. S’il est un brin trouillard, il va vous coller votre ordre de mission dans la minute qui suit. A moins qu’il appelle Vinatier… et là, je ne peux plus rien pour vous ;-)
LA METHODE APPEL AU SECOURS

Action :
J’ai un dossier urgentissime à traiter (comprendre que le beau ténébreux ambiance danseur de tango m’a enfin filé un rencard), mais je dois, en même temps, filer à l’autre bout de la ville pour déposer un petit carton (45 kg, 1,50 x 2 m) chez un client.
Réaction :
N’ayant pas le don d’ubiquité, ma solution s’appelle Martine, 53 ans, chignon violet, lunettes papillon : la secrétaire du boss, qui n’est pas exactement ma meilleure copine. Rentrer dans son bureau profil bas, m’asseoir en face d’elle, la regarder droit dans les yeux et, d’une voix d’outre-tombe, lancer un bouleversant : « Martine, j’ai besoin de vous. » Marquer un temps d’arrêt. Ça fait quinze ans que personne n’a eu vraiment besoin de Martine, c’est ce qu’elle est en train de se dire. Pour une fois, la voilà qui se sentirait presque indispensable. Baisser la tête, renifler un petit coup… ma victime est à point pour lui servir ma salade. Dix minutes plus tard, Martine se déplacera le nerf sciatique en tentant de rentrer mon carton dans l’ascenseur. Moi, je serais déjà dans les bras de Ricardo…

Voili voilou ! vous voyez, c’est pas compliqué… À vous de jouer !

Ps : entre nous soit dit, la méthode 5 est la plus mauvaise… je vous la déconseille vivement !


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La Pensée du jour
Qui veut aller loin achète une voiture...

2 commentaires:

CULCULSCLAN a dit…

Outre le fait d'être plié de rire depuis cinq minutes je me sens un peu blaireau! mais quel plaisir!

Diane Eve a dit…

@ Culculsclan : pk un peu blaireau ? fais tu partie de ceux qui baissent les bras au premier obstacle ?
Merci pour les rires... c'est fait pour ça !!! biz