mardi 22 février 2011

Descendre le Karakoram en 10h et retrouver 60% d'O² !!!

 Le K2 – Voie I
J’ai descendu le K2. J’ai descendu le K2 seule. J’ai descendu le K2 seule avec une ardente patience.
J’ai choisis dans ce chapitre court et dense d’exposer l’objet de mon travail au moyen de figures de rhétorique relativement audacieuses telle l’anaphore, la litote ou l’oxymore ! Tu l’auras compris, ce monument, que dis-je, cette montagne ne sera accessible qu'à celui d'entre toi suffisamment volontaire et déterminé, capable de déchiffrer une épopée tragique et multiforme, face à laquelle "l'Iliade et l'Odyssée", "La Recherche du temps perdu" et "Le livre du ça" seront nécessairement relégués à l'état de simples bluettes pour midinettes illettrées…

Le K2 – Voie II
Afin de descendre le K2 dans le week end, j’ai commencé samedi en milieu de matinée, vers 8h UTC, après sanytholisage du placard. Les bas reliefs de blanchisserie étaient ma priorité.
A ce moment du récit, je réaffirme avec conviction la force de mes propos, me refusant à toutes les facilités.  Tu apprécieras sans doute ma façon d’aborder divers aspects de la sculpture sous un angle original et exhaustif.

Le K2 – Voie III
Les enfants pensaient que le K2 était impressionnant, mais je m'aperçus très vite que le K2 était très impressionnant.
La bouleversante sincérité de ce chapitre dans lequel je remonte aux racines de l’inconscient afin d’en extraire une éblouissante synthèse des travaux de Lacan et de Gödel ne t'auras je suppose pas échappé.

Le K2 – Voie IV
A la mi-journée, il semblait évident que descendre le K2 seule en 1 week end relevait de l’exploit humain. Mais étais-je la seule à en être convaincue ou le chien pensait-il comme moi ?
Ici j’aborde un thème douloureux, l'incompréhensibilité. Au passage, j’en profite pour prouver astucieusement la platitude et l’inanité des thèses de Wittgenstein, et poser les fondements d'une logique de l'absurde.

Le K2 – Voie V
Plus je descendais le K2, plus les piles augmentaient. A son tour le babyfoot prenait des airs de K2.
Ici j’évoque divers aspects. Ma faramineuse érudition me permet de trouver les liens cachés entre divers paradigmes.

Le K2 – Voie VI
Après de longues heures de descente du K2 dans l’effort, je me surpris à envisager de faire griller des gambas au bain marie.
Ma générosité me pousse à t'offrir un chapitre riche en découverte, invention et développement d’un nouveau modus operandi, le tout dans une oscillation ternaire mêlant habilement les techniques hypertextuelles et oulipiennes à la fragilité du vers mallarméen.

Le K2 – Voie VII
Il fallut que la centrale m’abandonne lâchement à mi-parcours, sous l’influence d’un excès de tartre, me laissant le soin de la démonter pour lui administrer un cocktail de grand-mère et autre détartrant cafetière.
A ce moment du récit, je suis en pleine forme et tu peux constater que j’exerce toute ma dextérité pour mettre en abyme l’ambiguité fondamentale et contingente du tartre.

Le K2 – Voie VIII
Je repris ma descente en début de soirée. J’appelai Pamphile afin qu’il me conta les 95 romans de la Comédie Humaine. J’appréciai particulièrement les illusions perdues. Puis il me relût Proust.
Dans ce chapitre même le plus zélé d'entre toi n’aura pas de mal à discerner un profond désespoir, tempéré néanmoins par l'idée d'une rédemption proche.


Dimanche 20 février 2011
– 2h49 UTC – 
!!! K2 atomisé !!!

 


NDLR : ci-dessus panorama de l’exploit.
NDLR suivante : Non, ce billet n’est pas sponsorisé par Wanda Rutkiewicz.
NDLR suivant de très près la NDLR précédente : Ni par Jean Claude Vandamme, d’ailleurs.
NDLR étrangement à la traîne par rapport aux 3 premières : Mais où s’est encore égarée Dora ?



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La Pensée du jour
Il y a la douleur physique la douleur mentale et puis il y a le spirit qui lui n'a aucune douleur puisque the final conclusion of spirit is perfection

2 commentaires:

Eva Jane a dit…

Diane-Eve, je lis tes billets depuis quelques temps. J'ai parfois le sourire qui plisse mes yeux, parfois un pincement au cœur, et parfois l'impression d'être dans un film fantastique ou rien n'est réel. Chaque fois ce n'est que plaisir ou émotion. Mais surtout, entre les lignes, je découvre une intelligence et une culture qui vont bien au-delà de la femme simple que tu laisses entrevoir. Aujourd'hui, sans essayer de rivaliser avec toi en faisant un jeu de mots facile, ton billet est immense ! Tu amalgames avec aisance une montagne de repassage avec une critique para-littéraire !!! Très forte.
Je te souhaite de rencontrer un Tony version 2 qui saura apprécier la femme que tu es en me demandant si tu en as vraiment besoin.
xxx

Diane Eve a dit…

Bonjour Eva Jane. Avant toute chose, MERCI. Ton commentaire est vraiment sympa. Je suis touchée. Voilà pour les politesses ;))

Après, je ne te cache pas que je me demande s’il ne s’agit pas d’un esprit malin tendant à me faire une blague de mauvais goût…

Quoi qu’il en soit, Eva Jane me plait énormément (le prénom).
N’hésites pas à me laisser d’autres com’, ça fait du bien et ça m’encourage à écrire.

Biz

Ps : les xxx quand on signe c’est surtout utilisé au canada… d’où es-tu ?
Ps 2 : Je suis une fille simple (au sens noble du terme) quoi que je puisse écrire.