lundi 23 février 2009

Supercalifragilisticexpialidocious



Certes, l'histoire raconte que ce mot a le pouvoir de sortir les gens d'une situation difficile et même de changer leur vie ! Surtout, il se prononce quand on ne sait pas quoi dire ou quand on sèche sur une question piège ou délicate... Toutefois, je veux bien croire à toutes les sornettes sensées faire rêver la première nymphette venue, avouez que lorsque l'on vous pose une question embarrassante genre : "je peux savoir pourquoi Lucie, avec qui tu es partie tout l'après midi faire du shopping t'a justement appelée à 15h pour te proposer un ciné ?" il n'est pas toujours évident de sortir spontanément, naturellement et sans l'écorcher un "supercalifragilisticexpialidocious" pour éteindre le feu !
Heureusement, la langue française est super riche et nous propose souvent tout un panel de mots colorés pour dire la même chose avant d'en arriver là...

Un jour d'inspiration humoristique, j'avais listé
"les mots pour le dire"... quand on hésite entre divers noms en "-asse". Soit dit en passant, ce ti billet remporte d'ailleurs un franc succès dans les recherches effectuées sur google après 23h30 ;-) Aujourd'hui, me voilà à nouveau inspirée... Ben oui, j'ai pu constater, au fil de mes rencontres, que chacun a son pti mot bien à lui pour "qualifier" sa façon d'embrasser quelqu'un... qu'ils soient ados, séducteurs, vieux beaux, bourges ou ringards... c'est parfois pathétique !

J'ai fais une liste non exhaustive. ça vous dit ? on fait le tour ?

Bise. La bise ne provoque généralement pas de débordements érotiques. Elle évoque plutôt le double (ou quadruple si vous êtes breton) claquement de joue amical où les lèvres font un bruit idiot dans l'air, à la hauteur de l'oreille de votre partenaire. Un geste qui vous rappellera soit votre grand-mère, soit un gala HEC en 1984 (avec «Enola Gay» d'Orchestral Manœuvres en fond sonore).
Embrassade. Pas de quoi se décoiffer non plus. L'embrassade désigne une sorte d'accolade mondaine dénuée de contact labial et/ou épidermique, dont la pratique n'a plus cours que dans certaines ambassades — ainsi que chez quelques familles dangereuses du sud de l'Italie.
Bibi. Ceci était un piège grossier car le bibi est bien sûr un petit chapeau ridicule qui n'a rien à foutre ici.
Bisou. Popularisé par M. Carlos Dolto, le bisou reste à la mode quoi qu'il en soit. Sa sonorité désuète réveille sans doute chez les jeunes d'aujourd'hui la même puérile nostalgie que «les Enfants de la télé» d'Arthur. Rappelons que le bisou au pluriel prend un s et non un x.
Kissou. Si un jour quelqu'un vous propose un «kissou», tournez les talons et marchez droit devant vous jusqu'à ce que vous rencontriez quelqu'un d'autre. Ne laissez pas le «kissou» entrer dans votre vie : ce mot restera un obstacle entre vous et la personne qui l'aura prononcé, ce qui n'est pas du tout pratique pour l'embrasser.
Poutou. Certes, le baiser est un acte tendre. Faut-il pour autant l'infantiliser à ce point ? Non, cela n'est pas souhaitable. Halte au poutou. Reste que le poutou peut parfois conserver une certaine charge érotique s'il est susurré avec la bouche en cœur et des socquettes blanches et une Chupa Chups à la main, mais là on tape dans un autre registre !
Bécot. Tout dépend à qui l'on s'adresse. Il y a dans le bécot un côté très Georges Brassens * («les zamoureux qui s'bécotent sur les bancs publics, bancs publics, bancs publics»). Ça peut plaire à votre prof d'histoire-géo, ou à un zazou de la Bastoche (si ça existe encore), voire pourquoi pas au Premier ministre.
Baiser. Méfiance : ce terme apparemment anodin possède un double sens. Il convient donc de l'employer avec précaution. Ainsi, ne pas confondre: «Je désire UN baiser» avec: «Je désire TE baiser». Deux petites lettres peuvent vraiment changer la physionomie d'une soirée entre amis.
Canard. En plus d'être un mets exquis, un sucre trempé dans le café et un personnage de Walt Disney, le canard est aussi un baiser sur les lèvres sans introduction de langue. On le pratique dans certains milieux bourgeois pour se dire bonsoir avant de se coucher à plusieurs. En Russie, c'est seulement pour se dire bonjour entre présidents.
Smack. Même chose que le canard, en plus chic. Par exemple, dire: «Fais-moi un petit smack» ne déclenche pas d'éclats de rire gras au restaurant Le Colonial alors que : «Fais-moi un petit canard », si.
Galoche, pâlot, pelle, patin.
Il faut savoir où l'on met les pieds quand on sort sa langue. Ces expressions dénomment en effet ce que les Anglo-Saxons appellent le «French kiss», c'est-à-dire un échange bactérien très puissant, avec double rotation bipolaire, inspection des plombages et titillement de la glotte. Soit quelque chose de relativement barbare mais néanmoins très agréable… Voire très érotique avec un ti piercing... ;-) Pour autant, ceci n'a absolument rien à voir avec le mignon baiser dont je parlais aujourd'hui…

Bien entendu, il va sans dire que je compte sur vous pour m'envoyer tous ceux que j'ai oubliés ou que je ne connais pas !!!

1 commentaire:

Unknown a dit…

le baiser papillon.
pratiqué entre moi et mon chat : frottage intensif et humidifiant de truffe à nez, avec connotations diverses allant de : "pose-toi et fais moi ronronner" à "j'ai faim".
Je suppose que ces paramètres s'appliquent également aux humains